Un tour en Afrique Australe

Ce matin encore, avant de se lever, on entend la pluie tomber. Au réveil, on voit que la ville est plongée dans la brume et une fine bruine tombe. D'après ce qu'on a vu hier soir dans les environs, on ne compte rien trouver pour petit-déjeuner. D'autant plus qu'en ce jour férié beaucoup de commerces restent fermés. Il y a un supermarché juste à côté de l'hôtel. On y trouve du jus d'orange et des madeleines, ça fera très bien l'affaire !
Le programme de la journée commence par la mission "achat des billets de train" pour cette nuit. On cherche un taxi pour nous amener à la gare. Il y en a assez peu qui circulent, et ils refusent de mettre le compteur. Après deux propositions similaires (40 yuan), on monte et on arrive à la gare en un petit quart d'heure. L'achat des billets de train se fait sans souci. Il reste des places en couchette dans la meilleure catégorie, ce qui nous donne des chances de passer une nuit correcte. On trouve un minibus pour revenir à l'hôtel pour moitié du prix du taxi (logique, celui-ci nous faisait payer l'aller-retour).
On fait un rapide tour dans le centre de Sanjiang dont on voit notamment la grande pagode, avec un office du tourisme en face. Les filles à l'accueil de l'hôtel n'avaient même pas su nous dire s'il n'y en avait un ou pas ! On veut se renseigner sur les moyens de transport existants pour aller à Chengyang et surtout à la gare ce soir. Le gars de l'office du tourisme ne parle pas anglais, mais nous passe quelqu'un au téléphone qui sert de traducteur (cette façon de faire leur sert assez souvent). Apparemment, on aurait pu acheter les billets de train ici, sans aller à la gare.
On attrape ensuite (ou l'inverse?) un minibus pour aller à Chengyang, à 30min de route de Sanjiang. On y visite plusieurs petits villages Dong et des "ponts du vent et de la pluie" (surtout de la pluie apparemment ...) en bois, dont un particulièrement réputé et très esthétique. Les villages sont assez authentiques, notamment celui de Ping (Ping Zhai), avec une majorité de maisons brinquebalantes construites tout en bois. Dès qu'on s'éloigne un peu de l'itinéraire "touristique", c'est tout de suite plus pauvre. Tout comme le long du trajet, on assiste à des cérémonies des morts avec les décorations des tombes et les rafales de pétards. On mange chez Yang Guest House, très bien, propre et bon ... et wifi gratuit en plus. C'est ça qui est étrange en Chine : on a internet dans les coins où on s'y attend pas, par contre dans les hotels "3 étoiles", non. On monte dans une moiteur terrible aux points de vue dominant les villages, avant de resdescendre guetter le dernier bus pour rentrer à Sanjiang qui est annoncé à 17h. On attend au bord de la route de 16h45 à 17h30. Pas un bus ne passe. Finalement, on rentrera avec un des nombreux minibus qui passent, mais qui refusaient toujours de nous prendre... !
On décide une dernière promenade autour de la rivière pour aller admirer le grand pont du vent et de la pluie de Sanjiang. On se croirait dans une ville morte : tout est fermé, on ne croise quasiment personne. On finit au DFC pour le dîner, avec des frites et du poulet bizarre. Après récupération des sacs laissés à l'hôtel, et des au revoir à nos charmantes mais complètement inutiles hôtesses d'acceuil, on prend un minibus rien que pour nous (au mˆeme prix, tout est toujours 10yuan on dirait ici) pour la gare. On occupe les 3h30 d'attentes avec les cartes postales, les photos à trier et les récits du blog.
Il faut savoir que les chinois sont à la fois extrˆemement curieux et particulièrement sans gêne. J'étais en train de trier les photos sur la tablette quand Fanny me chuchotte : "te retourne pas, mais y a un chinois qui regarde nos photos par dessus ton épaule gauche...". A un moment il tousse, j'en profite pour me retourner et effectivement : à 10cm de ma tête, le mec, tranquille en train de mater nos photos, accoudé derrière le dossier de mon siège. Mais pour lui tout ça est parfaitement normal, alors il reste dans la même position encore 10min. C'est comme ça ici :) Le train arrive à l'heure, à 00:20, mais surprise : c'est pas aussi bien que ce que Fanny nous avait vanté... train vieillot, compartiment couchettes non cloisonnés de 6 personnes, des allées et venues sans arrêt, un train qui a des accoup violents. Bref, pas une super nuit... En fait la femme du guichet ne nous avait pas donné le type de couchette qu'on avait demandé ("soft slepper"), mais n'avait pas jugé utile de nous en avertir. Sympa.