28/09/2013 - Dans les lits des rivières du Kaokoland : le retour

Publié par David, le 2 Octobre 2013

Hé oui, ça nous a trop plu la dernière fois, on y retourne. C’est le privilège d’avoir du temps … Et puis ça ne nous fait pas vraiment faire de détour, même s'il nous faut quand même une journée de piste pour rejoindre Sesfontein.
En passant, on tente de se ravitailler à Opuwo, mais on ne trouve que quelques tomates pourries et des pommes. Et toujours ce mélange surprenant de femmes Himba, d'hommes en costard, et de gens habillés à l'occidentale. On profite d'être en ville à midi pour manger au Opuwo Country Hotel, au bord de la piscine avec vue panoramique sur la vallée.
La piste est relativement roulante jusqu’à destination, à Sesfontein, et ce coup-ci on va tester un autre camping, plus à l’écart du village, le Camel Top Camp. On l’avait repéré la dernière fois, on était allé se renseigner et on avait dit à la femme qu’on reviendrait peut-être dans une semaine. Le camp est plus au calme et il y a même l'électricité, mais par contre ce n’est pas communautaire. La femme qui tient le camping est toute contente de nous voir revenir, et comme elle est sympa, on l’aide pour faire la pub de son camp en prenant des photos pour qu’elle les mette en ligne.

Le lendemain, retour à Die Poort, mais en descendant l’Hoanib cette fois. L’accès est joli, facile, et plus court que par la Ganamub. En arrivant, on voit des voitures qui tournent. Ils ont entendu les lions cette nuit à leur bivouac un peu plus loin, et ils ont suivi les traces jusque-là. Mais impossible de les débusquer !
Un peu plus tard, pendant qu’on pique-nique au sommet de Die Poort, on est estomaqué de voir défiler un convoi de 4x4 … ce sont des Japonais qui se suivent (et se ressemblent). Ils ne sont pas les seuls et au final, on aura vu 18 voitures ce jour-là ! ça gâche un peu l’ambiance « seuls au monde » qu’on avait tant aimé la dernière fois.
Après manger, on va vers Amspoort, en continuant de descendre l'Hoanib. On croise un beau troupeau «d’éléphants du désert », dont les silhouettes se découpent joliment dans l’arrière-plan composé de dunes planquées sous les contreforts de la montagne.

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On tente aussi une incursion dans le lit de l'Obias, c’est assez caillouteux et on n’est pas motivé pour aller plus loin que quelques km. De retour dans l'Hoanib, à Amspoort, on retrouve certains des 4x4 qu'on avait vu défiler plus tôt, ils se sont installés un camping tout confort, panneau solaire et tout le tralala : probablement des sud-africains. Ça ne nous enchante guère, on vient là pour être seuls. On les dépasse, et on continue de descendre l'Hoanib jusqu’à arriver au parc de la côte des squelettes et son panneau interdisant d'y pénétrer. C’est encore très beau, par contre il n’est toujours pas possible de voir l’océan derrière les 30km de roches et de sable ... et de brume au loin.
Après discussion, on est d’accord pour dire que les teintes orangées des dunes de sable décorant les contreforts des collines rocheuses d’Amspoort sont davantage mises en valeur le matin, comme la dernière fois qu’on était venu.

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Il est temps de chercher un emplacement de bivouac pour cette nuit. Le beau site d'Amspoort étant occupé, on remonte l'Hoanib et on se décide pour monter le camp au point d'eau à la jonction de l’Hoanib et la Mudorib, en espérant peut-être voir des animaux, mais rien ! Ils ont dû nous repérer de loin. Cette fois, pour la nuit, on se fait un gros feu pour éloigner les éventuels visiteurs entreprenants, avec des branches et troncs morts ramassés dans les alentours.

Le lendemain matin, au réveil, la brume qui enveloppe les montagnes et la lumière naissante sur les paysages ouverts qui entourent notre campement nous offrent un beau moment de contemplation, rien que pour nous.

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Et c’est parti ! Malgré les réticences premières de Fanny, on n’a pu se résoudre à la prudence, et c’est l’esprit de découverte et d’aventure qui nous pousse irrésistiblement vers l’inconnu. On décide de rejoindre Palmwag par les lits de rivière, la Mudorib puis une liaison vers l’Odob, bien qu’on n’ait pas beaucoup d’infos sur ce trajet peu emprunté. C’est très rocailleux, sympathique sur la première moitié (beaux paysages de caillasses colorées mais pas de dunes), puis ça devient un peu pénible car cassant sur la seconde moitié.
On a une petite frayeur au moment du picnic déjeuner : du liquide dégouline par à-coup au niveau du réservoir d’essence … trop cassant ? Bidon percé, fuite du réservoir ? Ce genre de choses est assez fréquent d’après ce qu’on a lu sur les forums. On n’en a pourtant pas l’impression en investiguant, tout a l’air normal. Mais on n’est pas tranquille, car pour le coup, par ici, il n'y a pas grand monde qui circule … Pourvu qu’on arrive au bout … et finalement, ça passe, un petit coup d’œil à la coque du réservoir montre que c’est sec. Ça devait être les bidons d’eau du coffre : ceux-ci se sont percés à cause des chocs incessants, et bien qu’on n’ait pas vu par où l’eau passait, elle a dû trouver sa voie pour dégouliner sur le réservoir. Ouf. Par contre, comme d’habitude il faudra ré-accrocher la plaque du frigo dont les points d’ancrage ont encore explosés, et resserrer quelques autres vis. Ça, Diederik, notre cher loueur, je t’en veux un peu !

Après une visite éclair de la concession de Palmwag (qu’on traverse) qui nous offre de belles vues de zèbres, girafes et oryx dans des paysages rougeoyants, et le « péage » de la concession à la sortie, on file sans trainer direction Twyfelfontein. Il est déjà tard et on veut avancer pour avoir quelques jours à Swakopmund avant de retrouver nos copains de Toulouse qui viennent visiter la Namibie avec nous.
La bonne piste se faufile dans des couloirs montagneux qui rougeoient en cette fin de soirée, et les panoramas s’en trouvent sublimés. En arrivant vers la rivière Huab, une teinte se rajoute à cette palette déjà magnifique : les dunes de sable orangé qui ont échoué sur les contreforts rocheux de la rivière.

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On arrive de nuit, à 20h, on dîne de justesse en suppliant à moitié le serveur/cuisto – homosexuel apparemment – qui ne résiste pas à notre charme. On termine par une douche à ciel ouvert et à l'eau fraiche. Les systèmes de chauffage (Donkey system) ont fini leur job il y a un moment, et même si j’essaye de les ré-alimenter, il y a trop d’inertie, et il fait déjà très froid en fait.

Nous aussi on est cassé, on a besoin de repos comme la voiture. Mais on l’a fait ! C’est fini pour le Kaokoland qui nous laisse des souvenirs inoubliables, et on ne peut que regretter de n’avoir pas les moyens ni le droit d’aller se perdre dans le parc de la côte des squelettes : on devine que c’est incroyablement beau, mais inaccessible pour le commun des mortels. Aujourd’hui, on prend conscience de l’intérêt d’être riche : pour une fois, il y a quelque chose qu’on ne peut pas faire, par aucun autre moyen.

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