Un tour en Afrique Australe

Et oui, 3 jours à Pékin, c'est rapide, d'aucuns pourraient dire.

Il nous a d'abord fallu une journée pour rejoindre Pékin depuis Datong. Avec les 4h30 de bus annoncées par le guide, on pensait arriver assez tôt à Pékin pour commencer à se balader dans le quartier de notre hôtel. Mais c'était sans compter le temps de trajet entre l'hôtel et la gare de bus à Datong et surtout à Pékin.

Pour bien commencer cette journée, on ne réitère pas notre expérience du petit-déj' chinois de l'hôtel. On a profité de nos achats au Spar pour nous composer un petit-déjeuner plus habituel pour nos estomacs : yaourts, jus d'orange Minute Maid et biscuits.

On quitte ensuite notre hôtel et on trouve immédiatement un taxi pour la "nouvelle gare des bus du Sud" - comprendre une gare des bus très loin du centre, à environ 30min en taxi (en même temps, vue la rapidité avec laquelle ils construisent des quartiers entiers partout, cette gare de bus sera presque en centre-ville d'ici 5 ans !). On prend des billets pour le prochain bus pour Pékin qui part dans une heure. Pour ce dernier trajet, on se la joue à la chinoise : on a un sac plastique plein de cochonnerie qui composeront notre repas (cacahuètes, amandes, pot de nouilles chinoises lyophilisées, équivalent du kiri - oui, on est à ce point en manque de fromage ! - pomme, biscuits).

On quitte Datong, il est déjà midi. On fait la connaissance de 2 retraités dentistes américains, qu'on recroisera ensuite tous les jours à Pékin, à chaque fois par hasard. En bons apprentis chinois, on commence à grignoter nos cacahuètes et amandes. Pour la suite du repas, il faudra attendre la traditionnelle pause "pipi" à une station-service au bout de 2h de route où nous trouvons, comme partout en Chine (gares, trains, hôtels, ...), un distributeur d'eau chaude pour réhydrater nos nouilles. Au cours du trajet on voit la végétation revenir peu à peu, même si une grande partie consiste en des reboisements pour contrer l'avancée du désert.

A l'approche de Pékin, la circulation devient plus difficile. On arrive à la gare de bus vers 17h. On prend un taxi avec les 2 américains de Los Angeles, James et Bill, qui étaient dans notre bus de Datong et vont à un hôtel très proche du nôtre. La circulation est dense, on mettra presque 1h à rejoindre notre hôtel.

On s'installe dans notre chambre à l'auberge de jeunesse Beijing Downtown Backpackers et on fait un petit tour dans notre rue piétonne et qui a l'ait très vivante. Il y a beaucoup de petits magasins, assez touristiques, des bars, mais on ne voit rien de très ragoûtant pour manger mis à part des churros... Pour la première fois depuis notre arrivée en Chine, on ne trouve pas un seul plat qui nous fasse envie dans les menus des restaurants. Les viandes paraissent toutes cuisinées dans une sauce écœurante visqueuse et sucrée, comme il y avait aux Philippines, et on déteste ça. On finit par prendre une pizza pas top au bar de notre auberge, et bien sûr des churros qui sont vendus avec de la glace et un peu de chocolat fondu. On termine la journée avec une petite partie de ping-pong, des échanges de bons plans de visites avec une brésilienne et une anglaise de l'auberge en attendant que le wifi fonctionne, et bien sûr une mise à jour du blog.

Après une bonne nuit dans cette auberge très calme, on apprécie le petit déj’ inclus très correct. Nous voilà d'attaque pour commencer la visite de Pékin avec la place Tian'amen et la cité interdite.

La place est immense, austère, entourée de bâtiments de style très soviétique. Même l'entrée de la cité interdite et son mur d'enceinte rouge à l'extrémité nord de la place sont très froids. Finalement, seule une ancienne porte au Sud de la place "égaye" un peu le site. M'enfin, rien qui a un aspect différent de ce qu'on a pu voir auparavant. L'accès à la place est contrôlé par des paires de militaires qui vérifient les sacs et marchent de manière assez comiques.

Il y a un monde monstre qui fait la queue sur la place. On a des craintes, pourvu que ce ne soit pas une file d'attente pour entrer dans la cité interdite ! Heureusement non, ces milliers de chinois font la queue pour visiter le mémorial où le corps de Mao est exposé. On entre en fait facilement dans la cité interdite. Il y a énormément de monde, 99% de chinois, mais le site est très très grand. Au fur et à mesure qu'on avance, on passe de cour en cour, toutes quasiment identiques : carrées avec un "pavillon" principal rectangulaire au bord Nord, murs et piliers rouges, toits de forme invariable soutenus par des poutres toujours peintes des mêmes motifs (fleurs, animaux, dragons en jaune) sur fonds de même couleur bleue alternant par endroit avec du vert ou du rouge. La structure des bâtiments comme leur architecture et leur décoration sont étonnamment simples et uniformes (et décevantes) pour des lieux qui ont abrité les empereurs de Chine pendant 600 ans. Franchement, on trouve que ça manque d'originalité. Surtout que les décorations des poutres sont très très similaires à ce qu'on a pu voir dans les temples, les tours, ou encore les riches maisons de Pingyao (il y a plus de fleurs et moins de dragons là-bas ...).

En avançant de cour en cour, on finit par se lasser, c'est comme faire du surplace. D'autant plus que les cours et les pavillons devenant plus petits, et on se fait bousculer sans vergogne par les chinois (ce sont les petites vieilles les pires, des hystériques, sans blague, elles te poussent, te montent sur les pieds, donnent des coups d'épaules) qui veulent absolument passer devant pour venir se coller à la vitre voir ce qu'il y a derrière. C'est infernal. Dès fois on se fait plaisir et on en dégage quelques-unes aussi, mais bon ça les gêne pas plus que ça c'est dans l'ordre des choses pour elles. Et quand ils ne nous bousculent pas, ils veulent nous prendre en photo ... enfin, surtout moi : alors que David pose à mes côtés, ils lui demandent de reprendre une seconde photo sans lui ou prennent la photo en zoomant suffisamment pour le couper !

Le site est tellement grand avec tellement de cours latérales (et encore, toutes ne sont pas ouvertes au public), que même ignorant une moitié d'entre elles, il nous a fallu presque 4h avant de ressortir lessivés !

En sortant de la cité interdite, il est déjà 15h, on cherche de quoi manger. On a un peu de mal à trouver et on finit par acheter un hamburger en sachet et deux saucisses en bâton à un stand entre la cité interdite et la parc Jinshlang. C'est gras, un peu sucré et mauvais, mais ça remplit l'estomac. Enfin, un peu plus et ça pourrait le vider aussi...

On finit la journée en montant au pavillon au sommet de la colline du parc Jinshlang d'où on a une belle vue sur la cité interdite. On rentre ensuite à pied à l'auberge en passant par une petite épicerie pour composer notre repas de demain midi sur la Grande Muraille. Difficile de trouver de quoi faire un piquenique quand on n'aime ni les pattes de poulets, ni les intestins de porc, ni les trucs gluants non identifiés ! On se rabat sur des hamburgers en sachet et des sandwichs au pain de mie qui ressemblent un peu à ce qu'on trouve en France. Espérons que ça sera mieux que ce midi.

Pour le repas du soir, on tombe dans notre rue sur un resto de "hotpot". Le principe est le même qu'une fondue bourguignonne sauf qu'au lieu d'avoir un récipient d'huile chaude, on a de l'eau bouillante (ou au choix, de l'eau épicée, ou aux os de porcs - si on a bien compris). On y cuit des émincés de morceaux de bœuf, d'agneau et des légumes qu'on peut ensuite tremper dans une sauce. C'est plutôt bon et surtout on maitrise mieux ce qu'on mange. Après m'être fait ridiculiser au pingpong par David qui jouait de la main gauche, on se couche (ajout de David).