Un tour en Afrique Australe

Les deux jours suivants ont été consacrés à flâner dans l'île, dans ses deux zones différentes : au Nord l'ancienne ville coloniale, en pierre, au sud, les quartiers plus populaires avec maisons en toits de chaume. On a testé les restaurants, acheté et cuisiné une énorme langouste fraîche pour nous deux (150MTC - moins de 4€ ...), fait le petit marché, profité de belles plages et de la chaleur, visité l'impressionnant vieux fort ("le plus vieux fort entier encore debout dans l'Afrique Sub-saharienne") et sa chapelle ("plus vieux bâtiment européen de l'hémisphère sud"), et l'intéressant palais du gouverneur. Dans ce dernier comme partout dans l'île, on a particulèrement apprécié le mélange harmonieux des différentes cultures et influences qu'a connues l'île : indienne et chinoise, arabe, portugaise et africaine - un peu comme Zanzibar. Ce mélange se voit aussi sur la population : beaucoup de métissage à dominante indienne, ou même arabe. D'autre part, l'atmosphère paisible et l'impression de sérénité qui se dégage des ruelles anciennes entrelaçées et des bâtiments coloniaux décrépis, les habitants de ces ruines qui apparaissent comme un peu perdus dans ce patrimoine légué par une histoire qui n'est pas vraiment la leur, tout cela donne une atmosphère très particulière avec un charme certain. Un coup de coeur pour Fanny. On s'y sent à l'aise, on se détend, les gens sont cool, c'est à la fois vivant et paisible. En plus on a fini par avoir de l'au chaude ! Par contre quand il y a le match de foot du samedi après-midi, toute la population de l'île migre au stade au Nord de l'île, on est allé voir car on croyait qu'il y avait un exhode ou une manif' :). Il y a très peu de touristes, et encore moins des blancs, la plupart sont brésiliens ou portugais, comme les quelques expatriés qui tiennent les restos et hotels.

Un peu d'histoire, ce lieu en étant chargé : voir aussi cet article très bien écrit : http://www.lexpress.fr/informations/protegeons-le-patrimoine-mondial-ilha-mozambique-la-forteresse-oubliee_615490.html. Vasco de Gama fit connaître l'île aux Occidentaux en 1499 lorsqu’il ouvrit la route maritime des Indes. L’île devint la capitale du pays en 1752, et lui donna son nom. A la fin du XIXe siècle, le déclin du trafic d’esclaves et l’ouverture du canal de Suez lui firent perdre ce titre. Il semble que le temps se soit arrêté à ce moment-là. Depuis l’indépendance du pays, il y a trente ans, les bâtiments coloniaux n’ont cessé de se dégrader, et le classement du site au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991 ne suffit pas à enrayer cette tendance. L'île - 3km sur 200m à 500m - qui n'a pas de ressource en eau, est depuis reliée au continent par un pont de 3km, et maintenant alimentée en eau du continent