29/05/2013 - Retour au Mozambique

Publié par Fanny, le 2 Juin 2013

Une grosse journée de transport nous attend aujourd'hui, avec quelques inconnues à la clé : pourra-t-on passer la frontière du Mozambique ou devra-t-on revenir au Malawi faire une demande de visa à l'ambassade ? Arriverons-nous à temps (avant 17h) pour acheter des billets de train pour Nampula pour demain ? Restera-t-il des places seconde classe ?
Départ de Mangochi à 7h30 après avoir "dégusté" le petit-déjeuner de notre Bed&Breakfast : thé, tartines de beurre, oeuf bien huilé au plat et frites. Après négociation (nous connaissions le "vrai" prix, 600kw), on monte dans un pick-up, à l'avant cette fois. C'est quand même mieux que dans la benne en cas d'accident ...
Il y a une soixantaine de kilomètres pour rejoindre la frontière à Chiponde. Mais tout au long de ces 60km, il y a de nombreux hameaux que nous honorerons chacun d'au moins un arrêt, avec à chaque fois coupure du moteur - même pour 2s !? Le trajet est également ponctué de 3 pannes d'essence et d'autant d'achat de bouteille de 1 litre de carburant. Ici, les réservoirs des voitures, ça ne sert à rien : les conducteurs ne mettent jamais plus d'1 litre d'essence et ils attendent la panne avant d'en remettre. C'est sûr le moteur doit aimer ! Et pour économiser le carburant, le conducteur coupe le moteur dès que ça descend.

Il nous faudra au final 2h pour atteindre Chiponde. Les formalités de sorties du Malawi ne nous prennent pas plus de 10 minutes avec des policiers/policières aimables et souriants. Il y a ensuite 3km de no man's land à traverser avant la frontière mozambicaine. On se fait littéralement assaillir par des conducteurs de vélo qui se battent pour nous emmener. On arrive à en choisir 2 qui nous prennent sur leur porte-bagage équipé d'une petit siège pour notre confort !
A l'arrivée au poste frontière du Mozambique, on est accueilli par un policier jovial qui nous demande si on a un passeport et un visa. Un passeport, oui, mais un visa non, lui répond-on. Aïe-aïe-aïe, dit-il en rigolant. Il parle un peu français, on échange quelques phrases. On jongle entre français, portugais et anglais. Il nous demande de payer le visa. Il va donc le faire ! Pour payer, il nous demande initialement des dollars ou des meticais, mais accepte qu'on lui donne des kwachas. On en a encore beaucoup à écouler, ça nous arrange même s'il nous fait un taux de change pourri : il se prend au passage une bonne commission. On y aurait gagné à changer nos kwachas aux revendeurs avant pour ensuite payer les visas en meticais finalement ! Et parce que faire des visas c'est fatigant, il nous demande de lui donner de quoi se payer un fanta pour lui et son collègue. ça va, ça reste correct, surtout que c'est fait avec le sourire et sans nous forcer la main. On repart finalement avec nos visas en poche valables pour un séjour de 30 jours : à nous le Mozambique ! On remonte sur les vélos qui nous emmènent sur les 4km qui séparent le poste frontière de la ville la plus proche, Mandimba. Il nous aura fallu à peine plus d'une heure pour passer la frontière.

la frontière, ça se passe à l'arrière d'un vélo !
la frontière, ça se passe à l'arrière d'un vélo !

la frontière, ça se passe à l'arrière d'un vélo !

De Mandimba, il nous reste à prendre un minibus pour Cuamba à 150km de là. Tout s'est bien passé, on a du temps devant nous. On s'assoit et on attend au point de départ des minibus qu'il en passe un pour Cuamba. Il en arrive un au bout d'une heure, mais avant de partir il tourne encore 45 minutes dans la ville pour se charger et se remplir complètement, c'est-à-dire 19 personnes, 1 nourrisson, 1 poulet, et 10 grosses bassines. La route pour Cuamba n'est pas goudronnée, mais la piste est bonne et le minibus roule bien. Par chance, une petite moitié des passagers descend au bout de 30 minutes de trajet et le minibus ne se re-remplira pas. On fait donc les 2h30 restantes dans un confort relatif. On arrive à Cuamba un peu avant 16h. On est dans les temps pour acheter nos billets de train ! Le conducteur nous demande un supplément pour nos sacs. ça nous fait bien rigoler : nos affaires sont ridicules à côté des chargements de certains locaux qu'il a embarqué. Souvent, ils tentent le coup de nous faire payer plus, mais quand ils voient qu'on connait le prix, ils n'insistent pas et rigolent même de leur tentative.
On commence par poser nos sacs à la Pensao Sao Miguel, seule adresse qu'on ait en ville. Les chambres coûtent plus de 30 euros : ce sont les plus chères qu'on ait eu depuis le début du voyage, et certainement pas les meilleures avec de nombreux moustiques, une blatte, pas de lavabo dans la salle de bain et, de toute façon, pas d'eau dans la douche. Pour se laver, on aura droit à un seau d'eau chaude et un seau d'eau froide. On se fait accompagner sans tarder pour aller à la gare acheter des billets de train pour Nampula pour demain. Il y a une petite file d'attente devant le guichet, mais les femmes ont le droit de passer devant. C'est donc moi qui vais au guichet prendre les billets, et c'est bon, il reste bien des places en seconde classe. La première n'existe pas et la troisième est bondée. En seconde, notre trajet sera le plus confortable possible. La ville est vraiment miteuse : pas une route goudronnée, de la poussière partout, des ordures le long des "rues". De retour dans notre chambre, on constate qu'il y a une fenêtre avec une vitre et une moustiquaire mais qu'aucune des deux ne peut être verrouillée. Dire qu'on a laissé toutes nos affaires dans la chambre pendant près de 3/4 d'heure avec n'importe qui qui pouvait entrer ! Sachant cela, on mange dans le restaurant juste à côté, en se relayant pour revenir surveiller la chambre. Le gérant du resto est très sympa, c'est même grâce à lui qu'on a eu la chambre, il s'occupe de nous souvent, ce qui nous rassure un peu.

29/05/2013 - Retour au Mozambique
29/05/2013 - Retour au Mozambique

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T
Pas mal le coup du Fanta. Je vois que les techniques sont les mêmes qu'en Asie! Bien que pour moi c'était juste pour une visite d'un temple! rien avoir avec un visa.
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M
Il serait bon de vous poser un peu! C'est un vrai parcours du combattant. La prochaine étape et les îles Quirimbas seront, j'espère, plus souriantes.<br /> Gros bisous. Maman.
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M
Quel luxe après la traversée à vélo sur une piste !
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